En cette période de pandémie, chacun limite ses contacts tout en s’octroyant quelques incartades. J’ai aussi pris la liberté d’en faire une pour aller à la rencontre de Laura.
Notre jeune cousine me reçoit chez elle, à l’arrière d’un immeuble situé avenue de Tervuren.
Je découvre une arrière-maison pleine de charme avec un jardinet et une jolie terrasse. C’était, sans doute, l’habitation du cocher, l’écurie et le garage attenants à ce qui fut jadis un hôtel de maître.
Nous nous installons dans le séjour où se trouve un grand poêle à bois dont le feu réchauffe agréablement l’atmosphère.
Laura est l’aînée des quatre filles de Christophe Cogels. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer sa sœur, Elise, la « chasseuse de têtes pour les stagiaires » qui a aussi fait l’objet d’un article pour l’association familiale.
Un parcours international qui commence tôt
« Nous avons toutes suivi nos primaires en néerlandais et continué nos humanités en français. Nous ne remercierons jamais assez nos parents d’avoir fait ce choix.
A la fin de ma quatrième secondaire, j’avais envie de changer d’air. Comme j’avais des facilités en anglais, j’ai demandé à mes parents de pouvoir terminer mon cursus en Angleterre. Et ils ont donné leur accord. J’ai donc fait ma cinquième et ma sixième à Boston, une petite ville très rurale du Linkenshire », explique Laura. Elle ajoute « Je logeais dans une résidence avec d’autres étudiants internationaux. Je m’y suis fait beaucoup d’amis et grâce aux réseaux sociaux, je suis toujours en contact avec eux. »
Et pourquoi notre diplômée s’est-elle dirigée vers l’option sciences politiques ? « Durant mon séjour, j’ai rédigé un travail sur le système politique belge, un système très complexe, comme tout le monde le sait. Ça m’a fascinée. Et, tout comme mes rencontres avec des jeunes du monde entier, ça a contribué au choix de mes études universitaires.»
Saint-Louis s’est imposé comme l’option la plus pertinente : rester à Bruxelles et épargner les frais de location d’un kot mais, surtout, suivre les cours en français, néerlandais et anglais pour approfondir ses connaissances linguistiques.
« J’ai commencé mes études supérieures, il y a dix ans. C’était l’époque des Printemps arabes. Ça a attiré mon attention. J’ai choisi Ankara pour mon Erasmus en troisième année de Bachelor. Je me suis dirigée ensuite vers la KUL où j’ai opté pour un master en politique internationale combiné avec un master en démocratie et droits humains dans le monde arabe », raconte Laura. Elle tient à ajouter que, lors de son second master, la moitié des étudiants venait du monde arabo-musulman ce qui était très enrichissant car elle côtoyait et avait de nombreuses discussions avec des jeunes issus de ces régions.
« Quand on vous tend la main et vous ouvre une porte, il faut saisir cette chance pour avancer »
Après ce riche cursus universitaire, il fallait se lancer dans la vie professionnelle. A suivi une année de transition avec un stage chez Amnesty International, un autre en Tunisie et un bénévolat chez Oxfam. Laura poursuit « J’ai aussi tenté le concours diplomatique mais n’ai pas été retenue. C’est sans regret car, à ce moment-là, j’ai eu l’opportunité d’entrer au ministère des Affaires étrangères, avec un contrat premier emploi, dans le service consolidation de la paix. Dans ce cadre, j’ai participé à des missions d’observation lors des élections en Macédoine du Nord, en Tunisie et au Sénégal. J’avais beaucoup de contacts avec les ONG et les ambassades. Après deux ans, j’ai voulu voir autre chose. On m’a offert un poste dans le service de la coopération au développement. Une expérience très enrichissante aussi. Maintenant, comme j’ai une nouvelle opportunité au sein du ministère, j’ai saisi cette chance : je suis prête à changer d’équipe et partir vers l’humanitaire ».
Quant à son expérience comme fonctionnaire, Laura estime qu’il y avait une certaine dynamique dans son service, lorsqu’elle a commencé. Une dizaine d’autres jeunes avaient été engagés en même temps qu’elle. Elle ajoute que c’est un ministère assez « particulier » car beaucoup d’universitaires et de diplomates, rentrés pour une courte période, y travaillent. C’est très enrichissant.
Des missions à l’international tout en gardant une accroche en Belgique
« Cela fait quatre ans que je suis à Bruxelles. J’ai un très bon cercle d’amis, je suis très proche de mes sœurs et j’aime beaucoup ma maison. Ce sont les raisons pour lesquelles je souhaite garder une accroche en Belgique tout en travaillant en dehors de nos frontières.
Je serai bientôt statutaire ce qui me permettra, dès que l’on pourra voyager, d’effectuer des missions ponctuelles dans des ambassades à l’étranger ».
Et pourquoi pas, un jour, une pause carrière d’un ou deux ans dans une ONG ? me dit Laura. Elle considère qu’étant actuellement du côté « soutien », ce serait une belle opportunité d’aller voir comment ça fonctionne « de l’autre côté de la barrière ».
La vie au temps du Coronavirus
Avant la Covid, notre jeune cousine voyageait beaucoup car on bénéficie d’un grand nombre de jours de congé au ministère. Ça lui permettait de revoir ses amis de par le monde.
Pour l’instant, elle télétravaille et va d’une réunion à l’autre en ligne. C’est très fatigant, dit-elle. Quant à ses soirées, comme il n’y a plus de sortie, elle les passe presque toutes avec une de ses sœurs. Et le dimanche est réservé à un dîner en famille.
Durant son temps libre, elle fait du jogging. Ses parties de tennis sont malheureusement annulées pour l’instant. Elle a besoin de faire du sport pour se changer les idées car dans son travail, elle est « très proche de la misère du monde ».
Et l’Association familiale Cogels ?
Laura se rappelle avec plaisir le dernier grand évènement qui avait eu lieu chez Hervé Cogels en octobre 2017.
Elle apprécie beaucoup la nouvelle dynamique de l’Association et consulte régulièrement le Facebook familial. « Ça me permet de connaître mes cousins. Dernièrement, j’ai rencontré au ministère Timothy de Meester. Il a le même âge que moi et est Consul de Belgique au Cameroun. Si je n’avais pas lu l’article sur son frère, Harold, qui a paru sur Facebook, je n’aurais pas su qu’il était de ma famille. C’est vraiment sympa ! »
« Lorsque j’ai commencé les sciences politiques, je ne me rendais pas compte du nombre d’opportunités qui allaient s’ouvrir à moi grâce à ce choix. J’estime que ma connaissance des langues a été un élément déterminant dans mon engagement au ministère, » conclut Laura.
Elle ajoute, en souriant, qu’elle a été très heureuse de partager ses expériences avec moi et espère que son parcours donnera des idées à ses cousins et cousines.
Caroline Bosschaert de Bouwel